Durant les trois dernières années, penser l'espace urbain était au cœur de nos préoccupations. Lors de nos ateliers, l'une des étapes cruciales qui a contribué à alimenter nos projets passait par l'inspiration de référents. Durant ce temps, la situation de la ruralité québécoise révélait des signes de dévitalisation sévère. Possédant un esprit critique et m'intéressant davantage à la région et aux paysages, le projet terminal m'a permis d'explorer ce terrain dans lequel je souhaite mettre à profit mes compétences développées durant mon parcours académique.
L'objectif de cette recherche tente donc d'analyser et de porter un regard critique sur les tendances lourdes actuelles relativement à l’emprunt ou à l’utilisation de précédents dans la pratique urbanistique moderne. Plus précisément, je tente de savoir si ce qui a permis la renaissance de la municipalité de Saint-Camille, anciennement victime de dévitalisation, pourrait servir d’exemple à la communauté de Massueville.
Pour y arriver, je me suis d'abord penché sur la véritable nature du concept de « modèle ». J'ai analysé les causes et effets du processus de dévitalisation des communautés rurales, observé leurs évolutions démographiques et examiner leur cadre géographique ainsi que leurs initiatives déployées.
Finalement, mon analyse m'a révélé que le « modèle » de Saint-Camille est intéressant, mais que bien qu’il y ait présence de quelques éléments de similarités entre les deux milieux, nous devons aller bien au-delà de cela pour comprendre jusqu’à quel point on peut calquer une démarche. Nous devons comprendre l’ensemble des dimensions contextuelles pour pouvoir justifier l’emprunt de ce qui est réussi quelque part.
Saint-Camille, situé dans les Cantons de l'Est à proximité de Sherbrooke, bénéficie d'un riche paysage. Il est fréquent de traverser le village de Saint-Camille puisque son emplacement est reconnu parmi l'un des 35 lieux d'intérêt du Chemin des cantons.
Pour sa part, Massueville est située dans la plaine de Montréal, à proximité de Sorel-Tracy et de Saint-Hyacinthe. Son paysage est sans reliefs et principalement constitué de champs. Bien qu'elle soit bordée par la Rivière Yamaska, Massueville ne bénéficie pas du même privilège que Saint-Camille puisqu'elle est contournée par les grandes autoroutes que sont la 20 et la 30.
C'est d'abord par l'acquisition de l’ancien magasin général, transformé aujourd’hui en centre communautaire nommé Le P’tit Bonheur, qu’est née une succession d’initiatives nourricières et structurantes au fil des années. On parle surtout d'elle comme modèle, puisque ce lieu identitaire a servi de levier, a fait grandir la communauté et a permis de consolider le sentiment de d’appartenance.
Puisque tous les deux ont été victimes de dévitalisation, certaines caractéristiques sont davantage déterminantes dans le processus de renaissance des communautés. Pour chacun des milieux, ce tableau compare les composantes en question.